Une exposition organisée par le musée de l'Armée - Hôtel national des Invalides, Paris
Du 16 octobre 2013 au 26 janvier 2014

Au cœur de la colonie indochinoise de 1897 à 1939



La colonie indochinoise, « perle de l’Empire », inspire exotisme et rêves d’abondance aux Français de l’Entre-deux-guerres. La « mise en valeur » économique, initiée à la fin du XIXe siècle, sous l’impulsion de la Banque de l’Indochine et sous le contrôle de l’Etat colonial, dote le territoire d’un réseau ferré, de routes et d’autres infrastructures... > Lire la suite


Une "horizontale" de haute marque
Evariste Jonchère
Engagez-vous, rengagez-vous dans les troupes coloniales
Fumée d’opium
Groupe de bagnards à Poulo Condor

au cœur de la colonie indochinoise
de 1897 à 1939



La colonie indochinoise, « perle de l’Empire », inspire exotisme et rêves d’abondance aux Français de l’Entre-deux-guerres. La « mise en valeur » économique, initiée à la fin du XIXe siècle, sous l’impulsion de la Banque de l’Indochine et sous le contrôle de l’Etat colonial, dote le territoire d’un réseau ferré, de routes et d’autres infrastructures. Quelques industries se sont implantées, les surfaces cultivées se sont étendues et l’exploitation des ressources minières s’est développée. Les pouvoirs sont concentrés entre les mains des représentants de la France et les anciennes structures royales sont devenues un simple décor du pouvoir colonial. La « mission civilisatrice » de la France légitime sa domination et justifie l’inégalité entre Européens et « indigènes ». Colonie d’exploitation, l’Indochine ne compte que 20 000 Français dans les années 1910, les trois-quarts d’entre eux habitant dans les centres urbains de Saigon-Cholon et de Hanoï. Les administrations et l’armée sont, de ce fait, largement composées « d’indigènes » mais les postes d’encadrement sont aux mains des Français d’Indochine. Le gouverneur général Albert Sarraut (1911-1913 et 1916-1919) répond aux troubles, réprimés par la police et l’armée, en instaurant une nouvelle politique d’association des élites au pouvoir colonial. Il tente de réformer les institutions et développe l’instruction publique. Mais cette politique ne parvient pas à s’imposer et, surtout, elle ne s’accompagne pas d’une véritable ouverture. Or, le visage de l’Indochine est en train de changer au lendemain de la Première Guerre mondiale. Les anciennes élites mandarinales disparaissent, tandis qu’émerge une bourgeoisie vietnamienne et chinoise composée de négociants et de propriétaires fonciers, ainsi qu’une nouvelle intelligentsia formée en France et dans les écoles de l’Union. Cette jeunesse intellectuelle embrasse le nationalisme radical puis, dans les années 1930, le communisme qui appuie par ailleurs son action sur le mécontentement du monde paysan, déstructuré par les mutations économiques, et sur le malaise des ouvriers, amplifiés après la Grande Dépression de 1929.



evariste jonchère, danseuse royale cambodgienne


Vers 1933, plâtre à patine dorée, H. 106 cm ; L. 82 cm ; l. 27 cm, Inv. 1994.47.2
© Boulogne-Billancourt, musée des Années 30



Engagez-vous, rengagez-vous dans les troupes coloniales - J.L. Beuzon


1931, affiche, H. 100 cm ; L. 70 cm
© Collection Éric Deroo



une "horizontale" de haute marque


Carte postale, H. 9 cm ; L. 14 cm
© Collection Éric Deroo



fumée d’opium - claude farrère


Paris, Atelier du Livre, 1932, ouvrage imprimé
© Paris, musée de l’Armée - don de la Société des amis du musée de l’Armée



groupe de bagnards à poulo condor


Photographie
Situées au large des côtes de la Cochinchine, les îles de Poulo Condor deviennent dès la seconde partie du XIXe siècle
le plus grand pénitencier d’Indochine où sont incarcérés des prisonniers de droit commun mais aussi des détenus politiques,
parmi lesquels de nombreux opposants à la colonisation, comme Phan Van Dong.

© Collection Éric Deroo