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Le siège de Maastricht



La guerre de Hollande (1672-1678), entreprise par Louis XIV à la suite d’un différend commercial, permet au roi d’entretenir sa gloire aux dépens d’une république protestante. Mais elle ligue l’Europe contre lui et marque le début d’une série d’alliances contre la France. Dans ce contexte, le siège de Maastricht (1673) revêt une importance particulière puisqu’il révèle à ses ennemis la puissance d’une armée qui soumet en treize jours une des plus puissantes places fortes d’Europe. Peut-être réticent à l’idée de tuer son héros, Dumas ne rend pas compte dans son œuvre de l’importance de cet épisode. Néanmoins, il traduit bien, dans Le Vicomte de Bragelonne, le déclin de la noblesse combattante au profit de la noblesse de cour, d’Artagnan mourant lors du siège, cependant qu’Aramis, devenu maître en intrigues, survit à ses anciens compagnons.
  • Plastron et pot en tête de pionnier

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    Les pionniers, soldats chargés des travaux d’approche lors des sièges, se protègent des tirs adverses par des cuirasses et des défenses de têtes particulièrement pesantes. Réalisées sans soin, réutilisant parfois d’anciennes pièces d’armure obsolètes, ces protections sont souvent noircies pour limiter la visibilité de leur porteur. Photographie d'une armure de pionnier

    Plastron et pot en tête de pionnier
    Seconde moitié du XVIIe siècle
    Paris, musée de l’Armée Inv. GPO 631 ; H 296
  • Le Solide, canon de 12 livres

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    En 1661, dès le début de son règne personnel, Louis XIV décide de renforcer son artillerie et demande à Louvois, secrétaire d’État à la Guerre, d’améliorer la qualité et la quantité des productions des fonderies. En 1666, les frères Jean-Jacques et Jean-Balthazar Keller, fondeurs suisses originaires de Zurich, lui présentent un modèle de canon en bronze richement orné et décliné sur plusieurs calibres. Louvois retient cette proposition, aujourd’hui connue sous l’appellation de canon classique français. Chaque pièce porte les armes de France, symbolisant l’État, surmontées d’un soleil – allégorie du roi – et de la devise personnelle de Louis XIV : NEC PLURIBUS IMPAR, qui signifie « Au-dessus de tous ». De 1669 à 1695, les frères Keller dirigent les plus importantes fonderies du royaume : Douai, Pignerol, Brisach ou encore Besançon, mais travaillent également à Paris pour couler de grandes fontes d’art, notamment des sculptures qui ornent les fontaines de Versailles. Photographie du canon de 12 livres le solide

    Le Solide, canon de 12 livres aux armes de France
    Douai, Jean-Jacques Keller, bronze, 1688
    Paris, musée de l’Armée
    Inv. 2013.0.63 ; N 105
  • Objets du camp du fort Saint-Sébastien

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    Photographie d'objets archéologiques
    Objets provenant du camp du fort Saint-Sébastien vers 1669-1670
    Découverts par l’Inrap sur le site du Camp d’Achères, été 2012
    Avec le soutien du SIAAP, Paris, Service régional d’archéologie d’île de France
    Vaste camp d’entraînement de l’armée royale installé dans une boucle de la Seine en 1669 et 1670, le camp d’Achères a livré de nombreux indices sur la vie matérielle des armées du XVIIe siècle. Céramique, verre, pipes, résidus d’alimentation carnée, témoignent de la diversité des pratiques de consommation et d’approvisionnement et de l’accès variable aux ressources alimentaires qui reflètent une société fortement hiérarchisée. Le pot à couvercle, support d’une cuisson bouillie, s’oppose ainsi aux assiettes de table décorées, plus raffinées. Les fortifications de terre et les traces de manœuvres militaires découvertes sur le site témoignent également de l’intensité de l’entraînement des troupes avant leur engagement en Hollande.
  • Louis XIV dirigeant le siège de Maestricht

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    Peinture de louis XIV durant le siège de maastricht
    Joseph Parrocel (1646-1704) Louis XIV dirigeant le siège de Maestricht
    Huile sur toile, dernier quart du XVIIe siècle
    Versailles, musée national des châteaux de Versailles et Trianon Inv. MV 6932
    Pour son morceau de réception à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1676, Parrocel choisit un thème d’actualité. Le peintre met en scène Louis XIV donnant ses ordres à un officier, tandis que se déroule en contrebas un combat de cavalerie. Dans le lointain, la ville de Maastricht est représentée avec précision. Cette composition lui permet de mettre en valeur le courage et les qualités de chef militaire du roi. Elle préfigure les peintures murales exécutées quelques années plus tard par le même artiste dans le réfectoire nord-ouest de l’Hôtel des Invalides, également dédiées aux combats de la Guerre de Hollande.
  • Modèle de canon de 48 livres sur affût

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    Photographie d'un modèle réduit de canon de 48 livres
    Wolf Hieronÿmus Heroldt (1627-1693)
    Modèle de canon de 48 livres sur affût, échelle 1/6e
    Nuremberg, bronze, fer et bois, 1663
    Paris, musée de l’Armée Inv. 2013.0.512 ; O 33/1
    Essentiellement destiné à la guerre de siège, le canon classique permet à Vauban de remporter ses plus grandes victoires. Lors des sièges, les canons, disposés en batteries, sont utilisés pour créer une brèche dans le rempart et permettre ainsi à l’infanterie de prendre d’assaut la place forte.
  • Plan du siège de Maastricht

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    Plan dessiné du siège de Maastricht
    D.R. (graveur)
    Plan du siège de Maastricht, France, dernier quart du XVIIe (épreuve XXème siècle)
    Paris, musée de l’Armée Inv. 996.393
    L’investissement de la ville de Maastricht par l’armée française apparaît ici. Sur le pourtour, on observe la ligne de circonvallation, qui protège les assiégeants d'une éventuelle armée de secours, puis la ligne de contrevallation qui empêche les assiégés de sortir. C’est entre les deux que sont logées les troupes royales. Au-delà de ces lignes, on peut détailler le dispositif d'attaque, batteries, tranchées, parallèles…