FR / EN

parcours



Le « vrai » d’Artagnan



Le d’Artagnan historique, celui campé par Courtilz de Sandras et celui de Dumas qui s’en est inspiré ont quelques points communs : tous trois cadets de Gascogne, montant à Paris pour « prendre du service », devenant des mousquetaires courageux et fidèles. Charles Ogier de Batz naît vers 1612 à Castelmore près de Lupiac en Gascogne. Il entre vers 1633 dans la compagnie des mousquetaires, prend le nom de sa mère, d'Artagnan, et le titre de comte. En 1646, les mousquetaires sont licenciés et d’Artagnan entre au service de Mazarin parmi ses « gentilshommes ordinaires ». Sa fidélité au ministre et au roi pendant les troubles de la Fronde lui valent quelques missions délicates, qui révèlent son tact et son humanité, ainsi que des rétributions, comme la charge de capitaine des petits chiens du Roi courant le chevreuil… Lorsque les mousquetaires sont reconstitués, il devient lieutenant puis capitaine-lieutenant de la première compagnie en 1667. Maréchal de camp en 1672, il meurt au siège de Maastricht l’année suivante.


  • Gatien Courtilz de Sandras

    1/8
    Gatien Courtilz de Sandras (1644 (?) -1712) suit une carrière militaire entre 1660 et 1679, passant notamment par les mousquetaires gris. Puis il se fait écrivain, rédigeant des mémoires apocryphes, notamment sur D'Artagnan, Mr de Rochefort, mais aussi des chroniques scandaleuses et des ouvrages politiques. Son œuvre reflète les ambitions et les frustrations de l’aristocratie encore féodale tenue en bride par l’Absolutisme. Sa liberté de ton le mènera d’ailleurs à la Bastille où il séjournera de 1693 à 1699. Dumas s’est largement inspiré de ces pseudo–mémoires pour écrire les Trois mousquetaires, Courtils lui fournissant les personnages d’Athos, de Porthos, d’Aramis ou de Milady et de nombreuses anecdotes. Estampe de Gatien Courtilz

    Gatien Courtilz de Sandras
    Mémoires de Mr. d’Artagnan
    Chez Pierre Marteau, Cologne, 1701-1702
    Collection privée
  • Marche à l’entrée de leurs Majestez en la ville de Paris

    2/8
    Gravure du cortège de Louis XIV

    Nicolas Cochin (graveur) (1610-1686)
    Marche à l’entrée de leurs Majestez en la ville de Paris, fragment d’un almanach, Paris, vers 1661
    Paris, musée de l’Armée Inv. 996.27
    Louis XIV, pour honorer le traité des Pyrénées conclu le 7 novembre 1659, épouse Marie-Thérèse d'Autriche le 9 juin 1660 à Saint-Jean-de-Luz. L'entrée du couple royal à Paris le 26 août 1660 suivant donne lieu à des festivités relayées par les gazettes et almanachs. Différents corps de la maison du roi y sont représentés dans un cortège ouvert par d'Artagnan, alors sous-lieutenant de la compagnie des mousquetaires.
  • Correspondance entre Louvois et d’Artagnan

    3/8
    Entre avril et décembre 1672, d’Artagnan est nommé gouverneur de Lille à la place du marquis d’Humières momentanément tombé en disgrâce.
    Les lettres échangées entre le secrétaire d’Etat à la Guerre et le gouverneur par intérim révèlent, outre l’orthographe aléatoire de D’Artagnan, le caractère vindicatif du mousquetaire, très soucieux du respect que lui doivent les ingénieurs missionnés par Vauban ou le commandant de la citadelle, avec lesquels il ne tarde pas à se prendre de querelle.
    Photographie d'une lettre de d'Artagnan à Louvois

    Correspondance entre Louvois et d’Artagnan, gouverneur de Lille.
    Recueil, avril-décembre 1672
    Vincennes, Service Historique de la Défense Inv. A1 278
  • Louis XIV écrasant la Fronde

    4/8
    Ce modèle est une réduction de la statue érigée le 23 juin 1654 dans la cour de l'hôtel de ville de Paris. Elle fut commandée par les échevins de la cité pour manifester leur ralliement à Louis XIV, après la Fronde parlementaire et les événements de 1652. La statue originale est aujourd'hui conservée au musée Condé à Chantilly. Sculpture de Louis XIV

    Gilles Guérin (1611-1678)
    Louis XIV écrasant la Fronde, modèle du groupe commandé en 1653 pour la cour de l’Hôtel de ville de Paris
    Paris, musée Carnavalet Inv. S 3420
  • Masque de fer

    5/8
    Le musée de l’Armée conserve un certain nombre de masques de fer dont l’utilisation est restée énigmatique : on y a vu des protections du visage pour la pratique de l’escrime, bien que les yeux restent dangereusement exposés ; des compléments de défenses de têtes ; des accessoires grotesques imposés aux condamnés soumis à l’exposition au pilori…. Ces visages de métal évoquent le plus énigmatique prisonnier du XVIIe siècle, enfermé, comme Nicolas Fouquet, à qui il fut donné comme valet, dans la citadelle de Pignerol. Plus d’une quarantaine d’hypothèses ont été formulées quant à l’identité de ce détenu et aux raisons du secret qui lui fut imposé, sans qu’aucune ne puisse être considérée comme décisive. Photographie d'un masque de fer

    Masque de dérision (?)
    France (?), XVIIe siècle
    Paris, musée de l’Armée Inv. G PO 1583
  • Mazarinade-placard

    6/8
    Représentation de la fuite de Mazarin hors de Paris
    Récit de ce qui c'est fait et passé à la marche mazarine depuis sa sortie de Paris jusques à Sedan
    Mazarinade-placard, 1651
    Paris, Bibliothèque nationale de France Département des imprimés
    RES-F-224 (fol 259)
    Imprimée sous la forme d’une affiche illustrée de gravures sur bois, cette mazarinade évoque la fuite de Mazarin hors de Paris en février 1651, son détour par le Havre où il fait libérer le prince de Condé, Longueville et Conti et enfin son exil vers la Lorraine et l’Allemagne. D’Artagnan, « gentilhomme ordinaire » de son Eminence, servit fidèlement Mazarin pendant ces années de troubles, aux cours desquelles le Cardinal doit affronter le Parlement, les grands du royaume, puis le prince de Condé.
  • Plan-relief de Belle-Ile

    7/8
    Photographie du plan-relief de Belle île
    Antoine Tessier de Derville Plan-relief de Belle-Ile, la citadelle et le Palais (1704)
    Paris, musée des Plans-Reliefs
    Nicolas Fouquet achète Belle-Ile en 1658 pour y faire bâtir un port et des entrepôts et armer une dizaine de navires pour le commerce. Il restaure aussi les murailles de la citadelle et ces travaux de fortification ont certainement contribué à la décision de Louis XIV de le faire arrêter par d’Artagnan en 1661. En 1683, Vauban visite le site pour en inspecter les fortifications. Il recommande de reconstruire la citadelle sur l’autre rive, mais ne peut que déplacer le village et l’église du Haut-Boulogne pour créer un glacis devant la forteresse. L’état de ce plan-relief, réalisé en 1704, montre donc la citadelle de Belle-Ile presque telle que Fouquet l’a connue. Le lieu était stratégiquement sensible puisque les troupes anglo-hollandaises y avaient tenté un débarquement en 1683. Ce plan-relief, très partiel, ne montre pas la côte Est de l’île et le village de Locmaria, près duquel gît, enseveli dans les rochers, le corps de Porthos…
  • Portrait d’Antonin Nompar de Caumont, duc de Lauzun

    8/8
    D’abord cadet aux gardes françaises, le duc de Lauzun (1633-1723) gagne rapidement la faveur du roi. Mais son caractère emporté et sa vie sentimentale agitée provoquent sa disgrâce. Arrêté en 1671, il est conduit par d’Artagnan à la forteresse de Pignerol, où il est enfermé dix ans, en compagnie de Fouquet et, sans doute, du futur masque de fer. Il arbore ici l'Ordre de la Jarretière dont Jacques II Stuart l'honora, pour l'avoir conduit à Saint-Germain-en-Laye après sa chute en 1688. Portrait du duc de Lauzin

    Alexis-Simon Belle (1674 – 1734)
    Portrait d’Antonin Nompar de Caumont,
    duc de Lauzun
    Huile sur toile, vers 1700
    La Rochelle, musées d’art et d’histoire Inv. MAH.1883.1.339