L'ÉCHO DU DÔME
OCTOBRE 2014/JANVIER 2015 #31

Musée de l'armée - Invalides

Sur la piste du mystère des bombardes Anglaises

Le musée de l’Armée conserve un ensemble de six culasses de bombardes anglaises du début du XVe siècle. Comment ces énormes engins de guerre ont-ils été réalisés ? Le dé partement artillerie mène l’enquête.

Une restauratrice effectuant un prélèvement sur la culasse de la bombarde.

Abandonnées par les Anglais à la suite du siège de Meaux en 1422, ces imposantes pièces d’artillerie ont été démembrées au XVIIIe siècle. Les volées de ces bombardes (partie dans laquelle est placé le projectile) ont été recyclées en 1726, et seules restaient les culasses (partie arrière de la bouche à feu dans laquelle la charge de poudre est introduite). Ces dernières ont servi de bornes dans la ville de Meaux jusqu’en 1843, date de leur intégration à la collection du musée d’Artillerie.

Quel métal, quel âge, quelle technique ?

Ces monumentales chambres à poudre n’ont pas livré tous leurs secrets ! Afin de comprendre comment elles ont été conçues, le département Artillerie s’est associé au centre de recherche en histoire médiévale de l’université de Cergy Pontoise. Après l’établissement d’une convention entre le musée de l’Armée etle laboratoire Archéomatériaux définissant le protocole expérimental, une série de prélèvements a été effectuée par une restauratrice spécialisée. Outre les techniques employées (forgeage…), ces échantillons devraient livrer de précieuses informations quant à la nature de leur métal : fer, fonte de fer, acier. De nouveaux procédés d’analyse devraient même révéler l’âge de ces pièces ainsi que l’origine géographique du minerai utilisé, mettant ainsi en lumière les pratiques commerciales de la fin du Moyen Âge.

Lt Antoine Leduc, assistant de conservation au département artillerie.