Ouverture de nouvelles salles au musée les cabinets insolites

En décembre, le musée de l’Armée ouvre de nouvelles salles au sein de son parcours d’exposition permanente, conçues par l’Agence [MAW] Philippe Maffre et Flavio Bonuccelli. Consacrées aux figurines, aux modèles d’artillerie et aux instruments de musique militaire, ces cabinets insolites présentent des pièces inattendues, rarement exposées et souvent méconnues. Au son des cuivres et des tambours, canons et soldats de plomb sont au rendez-vous !

Cabinet des modèles d’artillerie et des figurines

La collection de modèles d’artillerie du musée de l’Armée est l’une des plus importantes au monde.

Elle compte environ un millier de pièces mais, bien plus que ce nombre exceptionnel, c’est la qualité d’exécution des modèles qui en fait la véritable richesse. Le nouveau parcours muséographique proposera aux visiteurs la découverte des différentes catégories de modèles : depuis les présents honorifiques offerts en cadeaux diplomatiques aux souverains jusqu’aux maquettes reproduisant fidèlement les matériels de l’artillerie française des XVIIIe et XIXe siècles et notamment ceux du système Gribeauval. En plus des dispositifs de médiation traditionnels, le visiteur aura accès à des multimédias lui permettant d’approfondir ses connaissances sur ces curieux objets issus de la rencontre entre l’art et la technologie.

 

Modèle au tiers d’un obusier armorié de 8 pouces.
© Paris, musée de l’Armée / Anne-Sylvaine Marre-Noël
Chasseur à cheval de la Garde impériale. Figurine de carte, 2e quart du XIXe siècle, ancienne collection Wurtz-Peés.
© Paris, musée de l’Armée / Émilie

Aux côtés de ces pièces uniques d’artillerie en miniature, sont présentées quelque 5000 pièces de la collection de figurines du musée de l’Armée, qui en compte près de 140 000. L’ouverture au public de ce cabinet sera l’occasion de montrer toute la diversité de cette collection, acquise au fil des années grâce aux dons d’amateurs passionnés. Il existe quatre grands types de figurines. En premier lieu, les figurines dites « de carte », fabriquées en carton rigide par et pour les adultes, dès le début du XIVe siècle. Les figurines dites de « plat d’étain », fabriquées dans la 2e moitié du XIVe siècle. Les figurines de plomb, à l’origine jouets destinés aux enfants, qui incarnent encore de nos jours dans l’imaginaire le « petit soldat ». Enfin, les soldats en plastique, fort répandus au XXe siècle, car ils sont plus solides et moins coûteux. Les unités représentées couvrent une période très large, de l’Antiquité à la Seconde Guerre mondiale. Néanmoins, la période la plus représentée demeure le Premier Empire, autour de la figure centrale de Napoléon Ier. La plupart des figurines seront exposées en formation de défilés, reconstitués pour l’occasion.

Partenariat

Le musée de l’Armée et le Musée de la musique (Philharmonie de Paris) La nouvelle section consacrée aux musiques militaires a été réalisée en partenariat avec le Musée de la musique (Philharmonie de Paris) qui a participé à sa conception scientifique et consenti le dépôt de trente instruments provenant de ses collections. Une sélection des plus beaux instruments appartenant aux riches collections du Musée de la musique / Philharmonie de Paris a donc été établie, privilégiant les pièces les plus significatives, tant sur le plan de la facture instrumentale que de leur identification certaine ou probable en tant qu’instruments spécifiquement affectés à un usage militaire.

Cabinet de musique

Un second cabinet présente une riche sélection d’instruments de musique militaire, dont le musée de l’Armée conserve une précieuse collection. La majorité d’entre eux sont des instruments à vent et à percussion (aérophones et membranophones), qui constituent l’essentiel des formations musicales militaires. D’origines diverses, ils sont issus des pratiques militaires françaises et étrangères dont le fonds instrumental du musée s’avère particulièrement révélateur.

Serpent Forveille © Paris, musée de l’Armée / Philippe Fuzeau.

Certains instruments comportent de prestigieuses signatures et marques attestant leur provenance de hauts-lieux de la facture instrumentale française ou allemande notamment. Ainsi Johann Leonhard III et Friedrich Ehe (Allemagne, cuivres, XVIIIe siècle), Triebert et Simiot (France, bois, XIVe siècle), Forveille (France, serpent, XIVe siècle) ou encore Adolphe Sax (France, cuivres, XIVe siècle).

Une sélection a été réalisée au sein de ce fonds, afin de retracer l’évolution de la musique militaire, de la Révolution à la Troisième République, dans une approche organologique.

Les grandes réformes des musiques militaires sont exposées et une large place est consacrée à la présentation de la grande famille des instruments conçus et réalisés par le facteur belge Adolphe Sax : saxhorns, saxophones et saxotrombas, introduits dès 1845 au sein des musiques militaires, en remplacement du serpent et de l’ophicléide. Le système Sax est définitivement adopté à partir de 1853.

Exposition Churchill-de Gaulle, les visiteurs ont la parole.

L’exposition Churchill-de Gaulle a fermé ses portes le 26 juillet 2015, après plus de 3 mois d’ouverture au public. Co-organisée avec la Fondation Charles de Gaulle dans  le cadre du 70e anniversaire de la fin de la SecondeGuerre mondiale et de la libération de la France et du 50e anniversaire de la disparition de l’ancien Premier Ministre britannique, cette exposition regroupait pour la première fois des effets personnels et des documents d’archives exceptionnels, pour certains jamais présentés au public auparavant et provenant des collections de 34 institutions, françaises et britanniques. Au total, elle a accueilli plus de 53 000 visiteurs, dont certains ont fait part de leurs impressions dans le livre d’or. En voici quelques extraits :

“A fascinating exhibition showing the synergy between these two figures of European History”​

« Cette exposition nous permet d’en savoir plus sur ces grands hommes qui ont marqué l’Histoire. C’est une aide pour notre baccalauréat »

Détail de l’affiche de l’exposition Churchill – de Gaulle.

L’enquête des publics, menée auprès d’un millier de visiteurs francophones, anglophones et hispanophones, a révélé que 96 % des visiteurs recommanderaient l’exposition à leurs proches. L’hommage à Sir Winston Churchill a logiquement inscrit cette exposition, des premières étapes de sa préparation jusqu’à sa clôture, dans un cadre franco-britannique. Elle a ainsi bénéficié conjointement du patronage de Sa Majesté la Reine Elizabeth II et de celui du Président de la République française. Traduite presque intégralement en anglais, elle a, c’est une première depuis 2011, accueilli presque autant de visiteurs français qu’étrangers (53% - 47%). Un de nos visiteurs, prénommé Charlie, conclut même de façon emblématique :

« Aujourd’hui je ne sais pas si je me sens Churchill ou de Gaulle »