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parcours



L’enfant du miracle,
la naissance d’un chef-d’œuvre



Le jeudi 14 mars 1844, les lecteurs du Siècle découvrent en première page de leur journal un nouveau feuilleton, signé Alexandre Dumas. L’auteur des Trois mousquetaires, qui se voulait surtout dramaturge, ne s’est lancé qu’avec réticence dans le roman-feuilleton, genre dont le mode de publication impose un strict découpage et un rebondissement quotidien. En préparant son ouvrage de vulgarisation historique Louis XIV et son siècle, Dumas s’est familiarisé avec les chroniques du temps, comme celles de La Rochefoucauld ou de Loménie de Brienne, qui lui apportent l’intrigue des ferrets, mais également avec les très apocryphes Mémoires de Mr d’Artagnan de Gatien Courtilz de Sandras, qui lui fournissent le personnage de D’Artagnan, ceux de ses trois compagnons mousquetaires ou la figure de Milady. Les Trois mousquetaires marque également le départ de la collaboration littéraire exclusive entre Alexandre Dumas et Auguste Maquet : à partir de la « botte de plans » composée en commun, ce dernier rédigeait une première version de l’intrigue, avec une ébauche des dialogues, réécrite par Dumas avant d’être livrée au journal.


  • Caricature de Dumas en mousquetaire

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    Ruiné par l’échec du Théâtre Historique, Dumas crée en novembre 1853 le journal quotidien le Mousquetaire, dont la parution s’interrompt en février 1857. Cette caricature évoque la relance de ce titre publié à nouveau de novembre 1866 au 25 avril 1867. Photographie de la croix de soubreveste de mousquetaire

    Louis-Alexandre Gosset de Guines,
    dit André Gill (1840-1885)
    Caricature de Dumas en mousquetaire,
    parue dans La Lune, n°39, 2 décembre 1866
    Collection privée
  • Casaque de mousquetaires

    2/5
    L’œuvre lyrique de Hérold, composée en 1832, un de ses grands succès, est inspirée par le roman de Prosper Mérimée Chronique du règne de Charles IX, qui se déroule au moment des Guerres de religion. La présence de casaques de mousquetaires lors de la reprise de cette œuvre en 1891 à la salle Favart relève donc de l’anachronisme, le corps des mousquetaires n’ayant été créé qu’en 1622. Plus que le roman, c’est le spectacle, aujourd’hui cinématographique, qui assure la fortune planétaire des héros d’Alexandre Dumas. Cette mutation a été amorcée par le romancier lui-même dès le 27 octobre 1845, avec la création triomphale, sur la scène du théâtre de l’Ambigu-Comique, de la pièce Les Mousquetaires, tirée de Vingt ans après, ouvrage très récemment pubié en feuilleton. Photographie de la croix de soubreveste de mousquetaire

    Réalisées pour l’opéra-comique Le Pré aux clercs
    musique de Ferdinand Hérold, livret d’Eugène de Planard
    Atelier des costumes de la Salle Favart, 1891
    Opéra national de Paris / Centre national du Costume de Scène à Moulins
  • Manuscrit autographe du Vicomte de Bragelonne

    3/5
    Dumas retravaille chaque chapitre du roman à partir de l’ébauche que lui a livrée Maquet. Il enrichit l’intrigue, réécrit les dialogues et rédige la version finale du récit, presque sans rature, sur les grandes feuilles de papier bleu qu’il affectionnait. Photographie d'une page manuscrite de Dumas
    Alexandre Dumas (1802-1870)
    Encre sur papier, avant 1847
    Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
    Inv. NAF 14993
  • Manuscrit autographe,
    version préparatoire pour Les Trois Mousquetaires

    4/5
    A partir de la « botte de plans » conçue de concert par Dumas et Maquet, ce dernier rédige un premier jet des chapitres du roman, avec l’ébauche des dialogues. Photographie d'une page manuscrite de Maquet
    Auguste Maquet (1813-1888)
    Encre sur papier, avant 1844
    Paris, Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits
    Inv. NAF 11944
  • Portrait d’Alexandre Dumas, 1855

    5/5
    Le plus célèbre portrait de Dumas correspond également à une période plus difficile de sa vie, où il ne connaît plus l’opulence que lui a value le succès des Trois Mousquetaires. Portrait photographié de Dumas

    Gaspard-Félix Tournachon dit Nadar (1820-1910)
    Paris, Bibliothèque nationale de France, département des estampes et de la photographie
    EO- 15 (2) -PET FOL