Une exposition organisée par le musée de l'Armée - Hôtel national des Invalides, Paris
Du 16 octobre 2013 au 26 janvier 2014

La formation de l’Indochine française de 1858 à 1907



La France met plus de quarante ans pour constituer son empire colonial en Extrême-Orient dans un contexte marqué par les changements de régimes en métropole et les évolutions politiques propres à la région. À la suite de la première guerre de l’Opium de 1839 à 1841... > Lire la suite


Tenue de Nguyen Tri Phuong
Plan cochinchinois de la rivière de Tourane
Carnet de route de la mission Pavie
Traité de paix et d’amitié
Tenture représentant la prise de Bac-Ninh
Statuette d’Arhat
Jeu de cartes à jouer
Shako d'officier
Plan vietnamien d’Hanoi
Coiffe et veste de soldat chinois
Pavillon annamite
Chapeau de sous-officier
Tenue vietnamienne de "duc protecteur"

la formation de l’indochine française
de 1858 à 1907



La France met plus de quarante ans pour constituer son empire colonial en Extrême-Orient dans un contexte marqué par les changements de régimes en métropole et les évolutions politiques propres à la région. À la suite de la première guerre de l’Opium de 1839 à 1841, la présence maritime française se fait plus insistante en mer de Chine et, au milieu du siècle, la Marine identifie à Saigon un point d’appui pour consolider sa position dans cette partie du monde. La conquête de l’Indochine découle de cette initiative liée à la rivalité franco-britannique mais aussi de l’attractivité économique de la Chine ainsi que des tensions religieuses locales. Les persécutions des chrétiens sous l’empereur Tu Duc suscitent en effet une vive émotion en France. En outre, la conquête est facilitée par les tensions et les fragilités internes des sociétés indochinoises. Ainsi, certains chrétiens, des membres des minorités ethniques et des mandarins en cours de déclassement social, comme ceux qu'a heurtés la politique néo-confucianiste de la dynastie des Nguyen, ne s’opposent pas à la mise en place de l’ordre colonial français en Indochine, voire la soutiennent. C’est en deux temps que la France s’assure la maîtrise de la péninsule. D’abord, de 1858 à 1867, la Marine de Napoléon III conquiert le sud du territoire du Vietnam, dénommé Cochinchine, et étend son influence sur le royaume du Cambodge, contrôlant ainsi le bassin inférieur du Mékong. Puis, de 1873 à 1897, poursuivant l’action du Second Empire, la IIIe République, sensible aux lobbys commerciaux, à l’idée de grandeur et à la « mission civilisatrice » de la France, envoie un corps expéditionnaire conquérir et pacifier l’Annam et le Tonkin – soit le reste du Vietnam – où elle doit affronter la Chine sur terre et sur mer. La constitution de ce vaste espace, appelé dès 1887 « Union indochinoise », composé d’une colonie, la Cochinchine, et de trois protectorats, le Cambodge, l’Annam et le Tonkin, est officiellement achevée avec la mise sous protectorat des principautés laotiennes en 1893 puis la rétrocession de plusieurs territoires par le Siam au Cambodge et au Laos en 1907. Mais il faut attendre la fin de la Première Guerre mondiale pour que cette région soit véritablement « pacifiée ».



plan cochinchinois de la baie et des défenses de la rivière de tourane


XIXe siècle, Papier de Chine, papier-calque, H. 122 cm ; L. 72 cm, Inv. AE/II/1985 BB/4/769
Plan pris dans la demeure d’un mandarin militaire, le 15 septembre 1859
© Paris, musée des Archives nationalesx



tenue de nguyen tri phuong, général en chef de l’armée vietnamienne


Vers 1861, soie, H. 120 cm, Inv. 7 SO 243
Né en 1800, Nguyen Van Chuong entre au service de l’empereur Minh Mang à l’âge de 23 ans,
puis intègre le gouvernement. De 1833 à 1845, il réussit à contenir et à repousser les Siamois à la frontière
du Cambodge, puis en 1850, l’empereur Tu Duc change par décret son nom en Nguyên Tri Phuong
en reconnaissance de ses succès. Inventeur d’un système de défense à base de forteresses (Don),
c’est en résistant contre les troupes françaises qu’il gagne pour la postérité son titre de héros national.

© Paris, musée national de la Marine



carnet de route de la mission pavie, auguste pavie


1885
© Archives nationales d’outremer, Aix-en-Provence



traité de paix et d’amitié, portant établissement du protectorat français au cambodge


11 août 1863, papier, Inv. TRA no 18630027
Le 11 août 1863, à l’initiative de l’amiral de La Grandière, gouverneur de la Cochinchine, la France signe
un traité de protectorat avec le roi du Cambodge Norodom. Base arrière des guérillas vietnamiennes du Sud,
clé du bassin du Mékong, le Cambodge est une région stratégique pour la maîtrise du bas fleuve
et du sud du Vietnam plus généralement. Il peut, en outre, devenir la base d’une éventuelle expansion
au Siam ou en direction des principautés Lao.

© La Courneuve, Archives du ministère des Affaires étrangères



tenture représentant la prise de bac-ninh, 12 mars 1884


XIXe siècle, soie peinte H. 149 cm, L. 82 cm, Inv. 2013.12.2.
Malgré la signature du traité de Huê, qui cède le Tonkin à la France sous la forme d’un protectorat,
la Chine envahit la province. Bien qu’aucun des deux pays n’ait formellement déclaré la guerre,
les opérations militaires commencent à l’automne 1883. Le 12 février 1884, le général de division Millot arrive
au Tonkin et remplace l’amiral Courbet comme commandant en chef du Corps expéditionnaire du Tonkin ;
les forces françaises s’emparent de la citadelle de Bac- Ninh, sur le fleuve Rouge, le 12 mars 1884.

© Paris, musée de l’Armée - Don de M. Walter

tenture représentant la prise de son tay, 16-17 décembre 1883


XIXe siècle, soie peinte H. 149 cm ; L. 82 cm, Inv. 2013.12.1
La citadelle de Son Tay est défendue par 150 canons et 2 000 hommes. Le 16 décembre 1883, l’amiral Courbet
et le gros de ses troupes partent à l’assaut de la porte Ouest, tandis qu’une attaque de diversion est menée
sur la porte Nord.

© Paris, musée de l’Armée - Don de M. Walter



statuette d’arhat


XIXe siècle Bois doré, H. 11 cm, Inv. 2224
Statuette prise le 18 septembre 1883 par le caporal Richard du 2e régiment d’infanterie de marine
dans une pagode du hameau de Ké-Maï

© Paris, musée de l’Armée - Don de M. Richard, 1899



jeu de cartes à jouer


XIXe siècle, carton, H. 10 cm ; L. 8 cm, Inv. Cd 944
Pris aux Pavillons noirs en 1885
© Paris, musée de l’Armée



shako d’officier du 1er régiment d’infanterie de marine


Modèle 1856, cuir, métal, H. 20 cm ; L. 27 cm, Inv. 14373
© Paris, musée de l’Armée - don de M. le Prince Napoléon, 1859



plan vietnamien d’hanoi


XIXe siècle, papier, H. 152 cm ; L. 106 cm, Inv. magasin GE A-395 (RES)
© Paris, Bibliothèque nationale de France / (BnF)



coiffe et veste de soldat chinois


XIXe siècle, textile, métal, crin, H. 110 cm, Inv. 4044 DEP et 4043 DEP
© Paris, musée de l’Armée - Dépôt du musée du Quai-Branly, 1981



chapeau de sous-officier de volontaire tonkinois de la province de hanoi


Vers 1883, bois, métal, textile Paris, Inv. 2220
© Paris, musée de l’Armée - don de M. Bonnal, 1899



tenue vietnamienne de « duc protecteur » du général warnet


1886, soie, or, jade, métal, H. 198 cm, Inv. Ga 603
Le 23 février 1886, pour le soutien de la France dans son intronisation, l’empereur Dong Khanh
décerne la dignité de Duc -Quoc-Cong (« duc protecteur ») au général Charles Warnet (1828-1913).
Le général de division Warnet est nommé chef d’état-major du Tonkin en 1885
puis commandant du corps du Tonkin en 1886. Sur sa tenue de soie, il porte une plaquette en or,
revêtue d’un côté de son nom, de l’autre de sa dignité, ainsi qu’une plaquette en jade de Oaï-Vo-Tuong
(« capitaine brave et plein de prestige »).

© Paris, musée de l’Armée - don du général Warnet, 1902



pavillon annamite


Vers 1885, textile, H. 145 cm, L. 145 cm, Inv. 5538 I. (1895)
Pavillon pris au cours de la campagne du Tonkin en 1885. Il fait partie des neuf drapeaux
ramenés du Tonkin par l’armée française et exposés comme trophée
dans la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides.

© Paris, musée de l’Armée