De la restauration à l’exposition

L’organisation d’une exposition est souvent l’occasion pour un musée de restaurer des oeuvres dans le but d’améliorer leurs aspects, d’en faciliter la lecture et de prolonger l’espérance de vie des collections.

L’exposition Napoléon stratège permet ainsi de mettre en valeur le travail de restauration mené sur deux oeuvres significatives issues du parcours historique de l’Empereur.

La maquette de la bataille de Lodi, le 10 mai 1796

Plan-relief de la bataille du pont de Lodi, 10 mai 1796 — (Inv. DEP 527) © Paris, musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Hubert Josse Photo avant restauration.
 

En 1802, le Premier Consul Bonaparte commande à Martin Boitard un plan-relief au 1/144e figurant un moment décisif de sa première campagne en Italie. Ce dépôt du musée des Plans-Reliefs témoigne de la volonté manifestée très tôt par Bonaparte de laisser une trace dans l’histoire. Composée de bois, de verre, de sable, de papier et de poudre de soie, la maquette est animée par trois mille figurines de plomb. Des éléments de métal et des nuages de bourre figurent les incendies. Empoussiérée et fragilisée, elle fait l’objet d’une restauration qui lui redonnera toute sa lisibilité. Elle sera présentée, accompagnée d’un nouveau dispositif de médiation, dans l’exposition Napoléon stratège.

 

Le drapeau de bataillon d’un régiment d’infanterie russe modèle 1797

Drapeau de bataillon d’un régiment d’infanterie russe, soie peinte, 150H x 140L cm — (Inv 2017.0.895 / I 169 / Aa 68)© Paris, musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Marie Bruggeman
 

Ce drapeau d’infanterie russe, pris lors de la campagne de 1805, a été remis par Napoléon au Sénat avant de rejoindre l’Hôtel des Invalides lors du « retour des cendres » de l’Empereur, en décembre 1840. L’emblème présente une croix pattée verte sur fond beige (assemblage de sergés de soie beige et céladon). En son centre, le médaillon, application en fin taffetas beige, est orné d’une aigle bicéphale peinte portant sur la poitrine un écu de Saint Georges terrassant le dragon. Autrefois consolidé au moyen d’un filet, ce drapeau comportait des plis et déchirures.

Après une micro-aspiration, le filet fut enlevé et l’emblème mis à plat à l’aide de plaques de verre et poids. Les déchirures ont été consolidées au moyen de pièces en sergé de soie maintenues par des points de restauration à l’organsin de soie. Le médaillon central de l’avers a été recouvert d’une crépeline de soie le protégeant. Ce minutieux travail de restauration, qui a représenté 80 heures de travail, a été réalisé par Isabelle Rousseau, restauratrice à l’atelier textile du musée.