Napoléon stratège

Exposition du 6 avril au 22 juillet 2018​

 Le général Bonaparte sur le pont d’Arcole, vers 1796, Antoine-Jean Gros © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Daniel Steiner
 
 
Dossier réalisé par le commissariat d’expostion, musée de l’Armée :
Émilie Robbe, conservateur en chef du patrimoine, responsable du département moderne
Grégory Spourdos, chargé d’études documentaires au département moderne
Hélène Boudou-Reuzé, assistante de conservation au département des peintures
Julia Bovet, assistante du commissariat
Léa Charliquart, au département moderne, recherche iconographique
 
 
Affiche de l’exposition : Graphisme © Violaine & Jérémy
 

Le musée de l’Armée aux Invalides, abrite le tombeau de l’Empereur et conserve également l’épée d’Austerlitz et d’importants souvenirs de Napoléon Ier. Il lui revient donc d’évoquer la figure fascinante de Napoléon Bonaparte et de la replacer dans son contexte historique.

Les enjeux d’un tel sujet sont multiples certains même sont d’une actualité inattendue. S’interroger sur le stratège que fut Napoléon ier conduit à se demander ce qu’est la stratégie. Or la notion telle qu’on l’entend aujourd’hui prend précisément forme à l’époque de Napoléon.

Expression immatérielle d’une pensée dont l’art est de maîtriser les paramètres les plus divers et leurs interactions, la stratégie constitue un défi, en matière d’exposition : il faut l’incarner pour rendre accessible cette notion abstraite et complexe. Les cartes et documents, qui portent la trace des réflexions du stratège, y sont indispensables, tout comme les objets qui incarnent la réalité tangible sur laquelle la pensée stratégique veut avoir prise. C’est à eux qu’il incombe de mettre en évidence les succès comme les limites d’une stratégie. L’exposition bénéficie d’ailleurs du prêt de 14 documents exceptionnels, presque tous inédits, grâce au partenariat du Service Historique de la Défense (SHD). Il faut aussi montrer l’homme à l’oeuvre, expliquer les enjeux et le déroulement des campagnes et analyser, au coeur de l’action, les plus célèbres batailles, sans omettre leur portée politique.

Deux cents ans plus tard, le nom de Napoléon fait encore référence. Pour comprendre pourquoi, on suivra d’abord les étapes de la formation de Bonaparte. Ses idéaux, ses modèles sont représentatifs de la culture d’un jeune officier noble du siècle des Lumières, mais lui voit plus loin. De Toulon au Caire, c’est en suivant une unique ambition qu’il endosse l’une après l’autre les responsabilités d’un officier, d’un général d’armée et, pour finir, d’un chef d’État.

Son incessante curiosité et sa volonté de contrôle, à la guerre comme en politique, visent l’efficacité maximum. L’exposition s’attache donc aussi à décrire les grands principes qui ont fait de Napoléon le maître de guerre de l’Europe. Tous les aspects de la conduite de la guerre sont examinés, mettant en avant l’extraordinaire capacité d’organisation de Napoléon et de son état-major, et le non moins extraordinaire outil qu’ils avait à sa disposition.

Quoique généralement décrit comme un génie victorieux, Napoléon a pourtant été vaincu sur le champ de bataille. Afin de résoudre ce paradoxe, le parcours de visite renverse ensuite la perspective. On y suivra ceux qu’il a affrontés, battus et à qui il a, indirectement, enseigné l’art de la guerre. Ce renversement de perspective met en relief les points faibles du dispositif napoléonien, et la marche de l’histoire.

Enfin, dans une ultime séquence, il sera question de transmission. Napoléon n’a pas écrit de traité de stratégie, mais d’autres, Jomini et Clausewitz notamment, ont tâché de transcrire en mots sa pensée stratégique. Les principes qu’ils ont dégagés ont inspiré à leur tour les actions d’autres stratèges, entrés eux aussi dans l’histoire.

Des outils multimédias spécialement conçus pour l’exposition et développés en partie avec le soutien du CIC, proposeront une approche immersive qui permettra au visiteur de s’approprier des notions souvent abstraites. En écho, celui-ci trouvera dans les salles permanentes toutes proches, de nouveaux dispositifs qui leur répondent en incarnant, suivant le fil de sa carrière, les conceptions stratégiques de Napoléon Ier.

Le catalogue de l’exposition, co-édité avec Liénart éditions, a bénéficié du généreux soutien de la Fondation Napoléon.

 

Carte générale d’Allemagne, 1801 © Paris, musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Pascal Segrette
 
 
Napoléon observant les mouvements de la flotte au camp de Boulogne en 1804, Jean-Rodolphe Gautier (1764-1820) © Paris, musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / image musée de l’Armée

 

Napoléon à Fontainebleau, le 31 mars 1814, Paul Delaroche (1797-1856) © Paris, musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / image musée de l’Armée
 
 
Bonaparte Ier consul, Antoine-Jean Gros, baron (1771-1835) © RMN-Grand Palais / Gérard Blot
 
 
Aigle « blessée », modèle 1811 © Paris, musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Émilie Cambier
 
 
Chapeau porté par Napoléon Ier pendant la Campagne de Russie, Poupard et Delaunay, Chapeliers au Palais-Royal © Paris, musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Chavan
 
 
Cassette utilisée par Napoléon Ier, contenant l’ordre des batailles des armées autrichiennes d’Italie et d’Allemagne en 1805, Martin-Guillaume Biennais (1764-1843), orfèvre © Paris, musée de l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Chavan