Ingres au Prado

À l’occasion de l’exposition Ingres au musée du Prado à Madrid, de novembre 2015 à mars 2016, le musée de l’Armée a consenti le prêt du portrait de Napoléon Ier sur le trône impérial, peint par
Ingres en 1806.

Organisée en collaboration avec le musée du Louvre, cette exposition propose une rétrospective chronologique de l’oeuvre, explorant notamment la relation de l’artiste avec l’art du portrait.
Conservé depuis 1832 aux Invalides et pièce maîtresse du parcours du musée de l’Armée, ce portrait de Napoléon Ier condense une grande partie des attributs et de la symbolique du pouvoir impérial. Synthétisant les recherches du jeune Ingres, il illustre tout particulièrement son aspiration à la reconnaissance, non seulement comme portraitiste mais aussi comme peintre d’histoire.

Cette oeuvre, dont la frontalité fut d’abord jugée choquante, a progressivement été reconnue comme un chef-d’oeuvre. A la chute de l’Empire, elle est remisée dans les magasins du musée royal, avant d’être transférée, sous le règne de Louis-Philippe, aux Invalides, institution qui abrite alors de nombreux soldats vétérans des guerres de l’Empire. Elle est exposée au musée de l’Armée depuis  le début du XXe siècle. Sans doute réalisé pour orner un bâtiment public italien – l’arrière-plan porte en effet les armoiries du Royaume d’Italie, érigé en 1805 – ce portrait a déjà fait l’objet de prêts à  de prestigieuses institutions dans le cadre d’expositions temporaires : en 2006 au musée du Louvre (Ingres, 1780-1867), puis en 2007 à la Royal Academy of Arts de Londres (Citizens and Kings.  Portraits in an Age of Revolution 1760-1830) ainsi qu’à la Bundeskunsthalle à Bonn (Napoleon und Europa : Traum und Trauma) en 2011.

À la faveur de ce prêt exceptionnel, des travaux d’amélioration des conditions de sa présentation dans les salles du musée sont réalisés sous la conduite de Sylvain Roca, architecte-scénographe, en association avec Ponctuelle, designer de lumière. Cette opération s’inscrit dans un chantier global d’enrichissement du parcours.

Sylvie Le Ray-Burimi, conservateur du département des peintures et sculptures, cabinet des dessins, des estampes, de la photographie et de la bibliothèque

Décrochage du tableau pour l’exposition Ingres, au Prado.
© musée de l’Armée / Pascal Segrette

Départ du tableau pour l’exposition Ingres, au Prado.
© musée de l’Armée / Pascal Segrette

Les dispositifs multimédia dans le parcours de visite de l’exposition Chevaliers & bombardes.
© musée de l’Armée / Pascal Segrette