Des nouvelles du département ancien

Olivier Renaudeau, conservateur du département ancien

1 500 ans et flambant neuf…


Le casque grec réalisé par Thomas Pagès. Ce casque est visible dans les salles du département ancien © DR

Depuis mai 2016, le musée de l’Armée expose au sein du cabinet archéologique, parmi les armes de l’âge du bronze et les équipements guerriers antiques, un casque grec flambant neuf, étincelant  dans l’éclat rouge du cuivre dans lequel il est façonné. Cette pièce est le chef-d’oeuvre d’un Compagnon du Devoir et du Tour de France, Thomas Pagès, dit « Butey le Valeureux », jeune chaudronnier  ui a choisi pour sa pièce de réception de reproduire un des casques corinthiens conservés par le musée de l’Armée. Les outils comme les procédés qu’il a utilisés, le prototypage mis à  part, sont inspirés de ceux mis en oeuvre il y a plus de 1500 ans.

Thomas Pagès, qui souhaite par ce geste contribuer à faire connaître les formations d’excellence dispensées par l’Association des Compagnons du Devoir, a récemment accepté de prolonger le dépôt  e cette pièce au musée. Elle y rencontre un vif succès, intrigant les visiteurs et encourageant ces derniers à redécouvrir le casque authentique qui l’a inspirée. Cette reconstitution sert  également de support à un panneau pédagogique détaillant les techniques de réalisation des équipements antiques, ressuscitées dans une démarche d’archéologie expérimentale.

 

D’armures, d’épées et de culottes bouffantes
Des prêts majeurs

 


Armure milanaise pour combattre en champ clos, créée au début du XVIe siècle par Niccolo da Silva. © musée de l’Armée / Émilie Cambier


Armure japonaise, par Yozaemon Iwai, armurier japonais, début du XVIIe siècle © musée de l’Armée / Émilie Cambier


Épée dite de Boabdil, dernier roi Maure de Grenade de 1482 à 1492 © musée de l’Armée / Émilie Cambier

2016 aura représenté pour le département ancien une année record par le nombre et la diversité des pièces sollicitées pour apparaître dans des manifestations aux enjeux tout aussi variés. Une  armure japonaise et un chapel de fer espagnol ont ainsi illustré, dans l’exposition consacrée cet été par le musée du Quai Branly au Président Jacques Chirac, la passion de l’homme d’État pour le Japon et la rencontre fatale entre les Taïnos et les conquérants ibériques.

Plusieurs grands objets du musée de l’Armée évoqueront, à partir du 23 septembre prochain, les chevaleries d’Orient et d’Occident, à l’occasion d’une ambitieuse exposition accueillie au Palais des Diamants à Ferrare, et qui sera consacrée au cinquième centenaire de la publication du Roland Furieux, le grand roman épique de l’Arioste. Enfin, parmi de nombreux autres projets, mentionnons la manifestation au titre évocateur proposée par le musée des Arts décoratifs à la fin de cette année ; Tenue correcte exigée : quand le vêtement fait scandale abordera ainsi, grâce  aux prêts du musée de l’Armée, la mode extravagante des poulaines à la fin du Moyen Âge, ou celle, des crevés, taillades et bouffants au XVIe siècle. Le clou de cet événement sera certainement  la présentation de l’armure de Jeanne d’Arc, ou plus exactement d’une de celles (nombreuses) qui furent attribuées à l’héroïne, exécutée en raison de la transgression mortelle que représentait  alors le port pour une femme d’un vêtement viril…