Lafayette nous voilà !

1776-2016 : 240e anniversaire de l’Indépendance américaine


Le général La Fayette dans le parc du château de la Grange-Bléneau, Louise-Adéone Joubert,1830 Huile sur toile © musée de l’Armée

L’année 2016 offre à plusieurs institutions françaises l’occasion de commémorer le 240e anniversaire de la Déclaration unanime des treize États unis d’Amérique, plus connue sous le titre Déclaration  d’Indépendance des États-Unis d’Amérique, le 4 juillet 1776. Trois musées et une bibliothèque reviennent sur cet événement fondateur de l’histoire américaine et célèbrent chacun à leur manière  l’engagement de la France aux côtés des Insurgents.

En effet, ce conflit entre la Grande-Bretagne et ses colonies d’Amérique du Nord donnait au gouvernement français une occasion inespérée de prendre sa revanche sur le désastre infligé en 1763 lors  de la signature du Traité de Paris. Commencée par des livraisons d’armes, l’intervention française prit une forme directe à partir de 1778 et, en plus de l’aide navale et militaire, les insurgés reçurent  les fonds nécessaires à leur effort de guerre. L’Amérique, prise entre les offensives anglaises de Clinton et de Cornwallis, réussit à reprendre l’offensive grâce à l’effort de George Washington assisté  de Lafayette et de Rochambeau. La capitulation de Cornwallis, à Yorktown le 19 octobre 1781 en Virginie, marqua la fin des hostilités sur le continent américain. Après de laborieuses discussions, la  paix fut signée à Versailles le 3 septembre 1783 et la Grande-Bretagne reconnut l’indépendance des États-Unis.

Les recherches récentes entreprises autour de cet épisode-clé de l’histoire des États-Unis ont permis la mise en oeuvre de manifestations autour de cette première coopération francoaméricaine. Le  musée de l’Armée a contribué à ces manifestations par des prêts importants et nombreux. Largement relayés dans la presse écrite ainsi que dans les médias radiophoniques et télévisés, ces événements ont connu et connaissent encore une large diffusion auprès du grand public.

Ainsi, l’exposition Brest, port de la Liberté au temps de l’indépendance américaine, présentée du 10 juin 2016 au 20 avril 2017 au Musée national de la Marine, château de Brest, met en lumière le  rôle stratégique joué alors par le port de Brest. Sont évoqués l’arsenal qui construit et arme la flotte, le port, par où transitent les troupes envoyées combattre aux côtés des Insurgents, mais aussi  les navires affrontant la Royal Navy dans l’Atlantique et dans les Caraïbes. Le prêt de trois oeuvres majeures des collections du musée de l’Armée, dont l’épée de Lafayette et le mortier anglais pris   la bataille de Yorktown, permet d’évoquer l’engagement de la France de Louis XVI dans la guerre opposant les colonies d’Amérique du Nord à la Grande-Bretagne de 1775 à 1783. Le château  de Versailles propose, quant à lui, une exposition intitulée Versailles et l’Indépendance américaine, présentée du 5 juillet au 2 octobre 2016 dans la galerie des batailles. Premier pays à avoir reconnu  cette nouvelle nation, la France se devait de marquer l’événement, particulièrement à Versailles où cette reconnaissance fut décidée en 1777, où la guerre d’Indépendance américaine fut soutenue, et où le traité de paix avec l’Angleterre fut signé en 1783. La présentation d’armes et de modèles d’artillerie du musée de l’Armée permet d’évoquer l’ampleur de l’engagement militaire français.

En écho à cette manifestation, la Bibliothèque centrale de Versailles présente le rôle que jouèrent les Français dans ce conflit singulier, à travers une exposition intitulée L’ami américain, les Français  et l’Indépendance américaine, 1776-1783, présentée du 5 juillet au 8 octobre 2016, pour laquelle le musée de l’Armée a consenti le prêt de modèles d’artillerie emblématiques du système Gribeauval  ainsi que d’armes de poing.

Enfin, l’exposition Lafayette, l’enfant du pays, l’intime et la légende, proposée à l’Hôtel du département de la Haute-Loire au Puy-en-Velay du 4 juillet au 25 septembre 2016, faisait la part belle à  l’un des héros de cette aventure américaine dont le portrait par Louise-Adéone Joubert et les armes de poing des collections du musée ont permis d’évoquer le souvenir.

"Nous voilà"

Ces mots, prononcés par le lieutenant-colonel américain Charles E. Stanton sur la tombe du Marquis de La Fayette, au cimetière de Picpus à Paris, le 4 juillet 1917, rappellent l’engagement français dans la guerre d’Indépendance américaine.

Retrouvez l’exposition documentaire consacrée à la guerre d’Indépendance américaine. Du 1er février au 9 avril 2017, galeries de la cour d’honneur. Entrée libre.

Sylvie Leluc, conservateur du département artillerie, musée de l’Armée