L'ÉCHO DU DÔME - SEPTEMBRE/DÉCEMBRE 2013 #28

CHANTIER DES COLLECTIONS

ENTRE NITRATE…

Lancé en 2010 par le traitement et l’informatisation de plus de 6 000 dessins, le chantier des collections, préparatoire à la réouverture du cabinet des estampes, dessins et photographies, s’est poursuivi entre décembre 2011 et mars 2013 par le traitement d’une partie des collections photographiques.

Siège d’Andrinople pour les soldats bulgares, début 1913. G. Woltz. Négatif monochrome sur support papier.

Les collections photographiques du musée comprennent plus de 30 000 tirages en feuilles, 375 albums, 18 000 plaques de verre et 3 920 négatifs souples relatifs à la représentation des conflits armés et à la vie militaire entre 1849 et 2010. Les objectifs du chantier étaient multiples : description, récolement et informatisation des ensembles, dépoussiérage, constat d’état, prise de vue, reconditionnement et marquage de l’intégralité des albums et négatifs souples et de 5 515 plaques de verre. Une équipe de cinq agents récoleurs et cinq techniciennes en préservation des biens culturels a été mobilisée par le prestataire (In Extenso), supervisée par trois conservateurs-restaurateurs. La documentation préalable des fonds à traiter et le suivi scientifique ont été assurés par le département iconographie, en lien avec le département de l’inventaire. Les résultats les plus attendus concernaient les supports transparents dont la connaissance était relativement limitée en raison de leur fragilité et de la difficulté à les consulter. L’analyse chimique des supports souples a permis d’isoler ceux constitués de nitrate de cellulose qui seront désormais surveillés. La numérisation documentaire permettra la consultation sur écran en lien avec la base de données des collections.

Redécouverte de témoignages historiques

Ce chantier a permis la redécouverte de plusieurs ensembles notables tels que le fonds du photographe bulgare Georg Woltz (1857-?), photographe de la cour du Tsar dont le musée conserve 334 négatifs souples et verre relatifs aux deux guerres balkaniques (1912-1913).

Anthony Petiteau, chargé d’études documentaires, département iconographie

Toto en sentinelle au bois, lors de la seconde bataille de Champagne. Louis Danton (1889-1960), soldat photographe de la Première Guerre mondiale. Négatif souple.

… ET PLOMB

La collection de figurines historiques du musée de l’Armée est de par son nombre – environ 150 000 pièces – l’une des plus importantes en France. Pour lui accorder l’importance qu’elle mérite, il a été décidé de l’intégrer au projet de réaménagement de nouvelles salles d’exposition permanentes, dont l’ouverture est prévue à l’automne 2014.

Soldat de plomb, étendard du 4e régiment de hussards, datant du Premier Empire.

En vue de cette nouvelle programmation, un chantier des collections a été mis en place de mai 2011 à juin 2013. Ce chantier comprend l’étude, le récolement, puis le conditionnement de cet ensemble.

Carton, étain, plomb…

La collection regroupe principalement trois types de figurines. En premier lieu, les figurines dites « de carte », fabriquées en papier cartonné dès la fin du XVIIIe siècle par des collectionneurs alsaciens. Elles proviennent pour la plupart de la collection Wurtz (environ 15 000) et figurent l’armée française du Premier Empire. En second lieu, les figurines de plats d’étain, de fabrication allemande, provenant de la collection De Ridder (près de 98 000) figurant les armées européennes (principalement prussiennes et françaises) du XIXe siècle. Enfin, les figurines en ronde bosse, fabriquées en plomb ou en cellulose. Ces dernières ont été fabriquées en série par de grandes maisons de fabrication (CBGMignot, Historex, Mokarex pour les plus anciennes et Starlux ou Del Prado pour les plus récentes) et représentent les armées européennes, de l’Antiquité à la Seconde Guerre mondiale. Chaque type de figurine a requis un traitement spécial durant le chantier, avec un soin particulier pour les plus fragiles, comme les figurines en papier ou en étain, sensibles à la lumière et à la chaleur. Un conditionnement approprié a donc été mis en place dès le début de l’opération, en distinguant également les figurines qui resteront définitivement en réserve de celles qui sont destinées à intégrer les futurs espaces d’exposition.

Julien Voinot, département moderne