Duels. L'art du combat

À travers l’exposition "Duels. L’art du combat", le musée de l’Armée revient aux sources historiques du duel pour en explorer les grands principes et les évolutions, jusqu’aux fantasmes de notre imaginaire collectif.

Date de l'évenement :

Du mercredi 24 avril 2024
au dimanche 18 août 2024

Lieu de l'évenement :

Salles d'exposition temporaire

Réservez votre place pour l'exposition :

David contre Goliath, Athos contre d’Artagnan, Chirac contre Mitterrand, Federer contre Nadal ou encore Harry Potter contre Voldemort… depuis l’Égypte antique jusqu’à nos jours, de l’Orient à l’Occident, les hommes s’affrontent en duel dans la grande Histoire comme dans la fiction : c’est ainsi que, pour résoudre un différend, demander réparation ou simplement pour l’honneur, deux adversaires se rencontrent en combat singulier, mis en scène selon des règles très précises. Le duel est une forme de violence programmée, ritualisée, voire même chorégraphiée et légitimée : elle répond à un protocole, qui, selon les époques et les pays, a été plus ou moins autorisé.

Pratiqué, toléré ou condamné, mais toujours valorisé, le duel est un véritable phénomène social, qui a su traverser les frontières et les âges. Féroce, flamboyant, grave ou spectaculaire, il reste aujourd’hui un mode de confrontation très présent dans les esprits, sous des formes différentes, dans l’univers de la politique, du sport, de l’art ou bien du jeu vidéo.

 

 

Section 1 : à chacun son duel

Les représentations du duel sont très souvent théâtralisées et stéréotypées. On se figure volontiers la confrontation de deux hommes issus de la bonne société s’affrontant à l’épée. Mais le duelliste n’est pas nécessairement un aristocrate. Hommes ou femmes, nobles ou roturiers, bourgeois et ouvriers, tous les milieux connaissent des combats singuliers et voient l’instauration de formes de violence ritualisée qui parfois leur sont propres.

L’épée, les poings ou le bâton peuvent ainsi permettre la régulation de différends privés ou de tensions sociales. Ils sont aussi des outils d’une démarche initiatique.

 

 

Section 2 : un rite initiatique

La violence est inhérente à la nature humaine. Elle est impossible à éradiquer, mais il est possible de la contrôler. Elle devient alors non plus un élément destructif mais au contraire un moyen de stabiliser l’ordre social.

Le duel peut être considéré comme l’illustration de ce phénomène. Les individus les plus considérés comme sus- ceptibles d’avoir des explosions de violence incontrôlée sont les jeunes hommes qui ont dépassé le stade de l’enfance mais qui ne sont pas encore considérés comme adultes. Afin de faciliter leur passage d’un état à un autre, de nombreuses sociétés ont mis en place des rituels qui intègrent le duel.

 

 

Section 3 : les quatre formes de duels

Le duel héroïque est propre aux civilisations antiques, les plus fameux exemples nous en sont donnés par Homère : d’aucuns se souviennent du combat qui opposa Achille à Hector, représentants respectivement des Grecs et des Troyens. Face à un choc militaire à l’issue incertaine mais dont le résultat serait assurément meurtrier, le combat de champions représente un « moindre mal » qui doit permettre de canaliser la violence des armées et d’épargner des milliers de vies.

Le duel ordalique, qui semble apparaître dès le Haut Moyen Âge, intervient quant à lui lorsque la justice des hommes ne parvient pas à régler un différend.

Le duel d’honneur connaît pour sa part son heure de gloire à l’époque moderne. Dans les mains de la noblesse, le duel devient une arme de justice personnelle.

 

 

Section 4 : duels et législations

En France, les rapports entre le duel et la législation ont toujours été très ambivalents. Depuis l’ordonnance de 1306 de Philippe Le Bel relative aux gages de bataille, le pouvoir royal a toujours officiellement condamné le duel qui, outre les importantes pertes humaines qu’il entraîne et le fait qu’il soit moralement condamné par le clergé, constitue un affront à l’autorité du roi. Plusieurs édits à travers les siècles ont assimilé le duel à un crime de lèse-majesté puni de mort.

Cependant, le duel est également la marque de l’appartenance des combattants à la noblesse, noblesse dont est issue le roi. Il est difficile pour lui de condamner ses pairs.

 

 

Section 5 : de la littérature et des arts de la scène

La pratique du duel se nourrit abondamment des représentations qui en sont faites dans les arts et la littérature, et inversement.

Les grandes figures guerrières de la mythologie grecque et les champions bibliques alimentent ainsi la pro-duction littéraire du Moyen Âge européen ; les héros des romans de chevalerie en sont les héritiers et inspirent à leur tour la création artistique des XVIe et XVIIe siècles, qui voit fleurir des Cyrus et des Rodrigue ; les duellistes du Grand Siècle sont à leur tour convoqués dans les romans de cape et d’épée du XIXe siècle.

 

Section 6 : le duel militaire

Le phénomène du duel est intimement lié à la guerre et à deux grandes figures de héros, le chevalier et le mousquetaire. Ces guerriers incarnent le devoir moral qui pousse les hommes à affirmer leur point de vue « à la pointe de l’épée ».

Dans le monde militaire, l’honneur a toujours été le moteur de la vaillance, un sentiment à même d’aider les soldats à affronter la mort. Toutefois, cet honneur les pousse à cher- cher querelle à leurs camarades avec, souvent, l’assentiment de leur hiérarchie. Lorsque les duels sont réputés éradiqués du royaume de France, l’armée les tolère en son sein.

 

 

Section 7 : le duel sportif

Au XVIe siècle se développe une escrime savante dont la finalité est de « bien tuer son homme ». Des maîtres italiens, espagnols puis français, s’inspirant des travaux de leurs prédécesseurs et de leur propre expérience, développent différentes techniques.

Mais au-delà de cette dimension mortelle, l’escrime devient un élément important dans l’éducation des aristocrates puis, après la Révolution, des jeunes hommes. Contribuant à une meilleure maîtrise du corps, elle est à même de développer leurs forces physique et morale.

 

 

Section 8 : le duel face à la rixe

Le duel et la rixe ont pour seul dénominateur commun qu’ils impliquent qu’au moins deux personnes cèdent à la violence.

En premier lieu et à la différence de l’accès de colère soudain et impétueux qu’est la rixe, le duel est toujours ajourné afin d’être préparé.

Cet intervalle plus ou moins long peut d’ailleurs être l’occasion de négocier une réconciliation entre les deux antagonistes avant que la rancœur qui les sépare ne les contraigne au combat.

 

 

Section 9 : le choix des armes

Le duel est un combat destiné à révéler la vérité dans des affaires qui ne peuvent être tranchées par la justice.

Celui qui a le dessus a nécessairement raison et c’est pourquoi le duel est entouré d’un cérémonial précis. Il a longtemps été vu comme un jugement de Dieu qui favorisait les armes du vainqueur, il était alors impensable qu’un déséquilibre entre les adversaires vienne fausser le résultat de l’affrontement.

 

 

Section 10 : le duel s’expose

Parmi les rituels et les cérémoniaux associés au duel, la question du secret et de la publicité de la rencontre est un sujet ambigu. Souvent réprimée par la législation, la pratique devrait rationnellement être exercée avec discrétion, sans spectateur. Paradoxalement toutefois, la notoriété de la ren- contre fait la légitimité des duellistes et la présence de tiers pouvant témoigner du combat constitue un élément essen- tiel du décorum duellistique.

 

Autour de l'exposition

Visites avec un commissaire de l’exposition

Les š5 mai, ›7 juin et 5 juillet à 19h – durée 1h30
Un moment unique guidé par un commissaire à la découverte des coulisses de l’exposition, pour explorer les grands duels de l’Histoire et tous les aspects de cette pratique aujourd’hui discipline olympique.

Pratiqué, toléré ou condamné, mais toujours valorisé, le duel est un véritable phénomène social, qui a su traverser les frontières et les âges.

 

Visites guidées (adultes)

Du 24 avril au 18 août – durée : 1h30

Menées par un conférencier, ces visites décryptent le propos et les objets présentés dans l’exposition pour retracer l’histoire du duel et sa pratique à travers les siècles.

 

Visites jeux (› 7 - 12 ans) • En garde !

Les š5 et 22 mai, 30 juin –  1h 30 – durée  1h30

Au Musée, l’heure du duel a sonné ! Deux clans s’affrontent pour sauver leur honneur. Guidés par un médiateur, les participants relèvent des défis retraçant la pratique
du duel à travers l’Histoire.

 

Conférences

Pour faire écho à l’exposition Duels. L’art du combat, le musée de l’Armée présente un cycle de conférences intitulé Duels et duellistes, de l’Antiquité à nos jours.

Avec le concours des meilleurs spécialistes, ce cycle de conférences, en partenariat avec l’Université permanente de Paris, présente une sélection de duels et de duellistes, au fil de l’histoire.

 

Cycle cinéma

Une sélection de six longs métrages pour découvrir les nombreuses variations que les cinéastes ont inventé autour du motif du duel.

 

 

Commissariat Musée de l'Armée - Invalides

  • Hélène Boudou-Reuzé, responsable des collections d’estampes, département beaux-arts et patrimoine
  • Julia Bovet, responsable de projets muséographiques, département expositions et muséographie
  • Dominique Prévôt, responsable des collections d’armes blanches, département Ancien Régime
  • Vincent Mouraret, assistant au commissariat, département Ancien Régime

 

Partenaires

Exposition réalisée avec la participation exceptionnelle de la Bibliothèque nationale de France.

Avec le soutien du CIC, grand mécène du musée de l'Armée

  • Nettec
  • Pathé
  • Lepape


Mécènes :

  • Société des membres de la Légion d'Honneur
  • Loisiralp
  • Meindl
  • Uneo

 

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L'accès au Musée s'effectue par le 129 rue de Grenelle (de 10h à 18h) ou par la place Vauban (uniquement de 14h à 18h). Bonne visite !

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