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Le guide pour devenir chevalier
Découvrez les différentes étapes pour devenir chevalier !
Ils ont bercé notre enfance en étant les héros de nos contes... Mais vous êtes-vous déjà demandé : comment devient-on chevalier ? C’est une question à laquelle Yan Villar répond. Médiateur au musée de l’Armée, Yan Villar anime régulièrement des visites guidées auprès des enfants sur le sujet de la chevalerie.
Comment devient-on chevalier au Moyen Âge ?
La chevalerie est à la fois un statut et une forme de culture. Cette idée de chevalerie émerge vers l’an 1000 – 1100. C’est d’abord un phénomène qui se met en place au sein des élites. Il faut avoir les moyens nécessaires pour acheter un cheval et les équipements.
Dans la deuxième partie du Moyen Âge, la chevalerie est associée à la noblesse. En effet, les chevaliers sont au service du Roi et des nobles. C’est à cette période que se structure la chevalerie. Les règles deviennent plus strictes : seules les personnes de grandes familles peuvent y accéder. Avant, il était parfois possible pour un roturier de devenir chevalier.
Les familles devaient-elles payer pour la formation ?
Non elle n’est pas payante, c’est un échange de bons procédés qui favorise ou créé des liens entre les familles nobles. Les jeunes en formation, appelés les pages, sont envoyés dans la famille d’un autre chevalier qui devient leur parrain. Ils sont alors inclus dans la maisonnée de leur parrain. En revanche, l’équipement reçu à la fin de la formation est souvent payé en partie par la famille et également par le parrain.
Quel est l’équipement de base du chevalier ?
L’équipement évolue avec le temps. Dans les années 1 100, il était constitué avant tout de cottes de mailles qui recouvraient au fur et à mesure tout le corps. S’ajoutent progressivement des casques à nasal. Ces casques deviennent par la suite de plus en plus couvrants et perfectionnés.
Concernant les armes, on retrouve avant tout le bouclier, la lance et l’épée. Avec des armures plus efficaces, l’utilisation du bouclier devient parfois optionnelle au XVe siècle.
Quelles sont les règles les plus importantes que doivent suivre les chevaliers ?
Ce sont des valeurs de courage, d’honnêteté et de don de soi. Le chevalier est censé protéger et venir en aide aux plus faibles. Ces valeurs qui se développent ne sont pas mises en avant uniquement sur les champs de batailles. Elles sont présentes aux tournois, aux festins, aux mariages : il y a une émulation artistique et littéraire avec notamment les romans de Chrétiens de Troyes. Il s’agit cependant d’un idéal. Au Moyen Âge, la guerre est souvent synonyme d’embuscades, de raids et ou de pillages. Régulièrement, ces opérations s’apparentent à du brigandage, les batailles rangées restants rares.
Par exemple à la fin du Moyen Âge, pendant la guerre de Cent Ans, les chevauchées anglaises ressemblent à de véritables campagnes de raids et de terreur vers le Poitou, le Cotentin, la Touraine, le Berry, la Picardie, le Limousin, le Languedoc et la Normandie où les terres sont ravagées.
Devient-on forcément chevalier après la formation ?
Non pas forcément. La formation qui est présentée dans la visite que j’organise au sein du musée de l’Armée en tant que médiateur, représente le schéma typique du parcours d’un chevalier, mais l’adoubement dépend de plusieurs facteurs. L’aspect financier est assez important car si la famille n’a pas les moyens suffisants pour l’équipement, on ne devient pas systématiquement chevalier. Il était possible de voir des écuyers de 25/30 ans qui ne devenaient jamais chevalier. En effet, lors la bataille de Bouvine en 1214, les formations de soldats étaient composées de chevaliers mais aussi d’écuyers.
Il y a également une question de richesses : lorsque qu’un écuyer devient chevalier et qu’il fait allégeance (obligation de fidélité) à un seigneur, ce dernier lui fournit des terres ou une source de revenus. Mais ces ressources ne sont pas illimitées et régulièrement les chevaliers doivent attendre pour en être dotées.
Définie comme « ludique » par le médiateur, la visite guidée « Deviens chevalier » permet aux enfants de découvrir à travers les collections du Musée, le parcours et les armes du chevalier. Et qui sait ? Il est dit qu’à la fin de cette visite, il est possible d’être adoubé…