Expositions
Les objets phares du parcours sur les troupes de marine
A l'occasion du parcours "30 objets pour raconter les troupes de marine", revenons sur certains objets emblématiques de ces troupes, présentés jusqu'au 19 septembre 2022.
À l’occasion des 400 ans de la création des Compagnies ordinaires de la mer par le cardinal de Richelieu, le musée de l’Armée présente une rétrospective des différentes troupes qui peuvent se prévaloir de leur héritage : régiment de la marine, corps royal et corps impérial de la marine et des colonies, troupes coloniales et enfin troupes de marine.
Ce parcours est à découvrir dans les départements Armes et armures anciennes, Louis XIV – Napoléon, les deux guerres mondiales et même dans la cathédrale Saint-Louis des Invalides, jusqu'au 19 septembre 2022.
L'occasion de revenir sur les objets emblématiques de ces troupes, permettant de plonger dans leur esprit d’exploration et leur soif d’horizons différents.
Canon de marine de 8 livres du règne de Louis XIII
2,90 m de longueur et 1053 kg : une véritable puissance de combat sur les mers !
Ce canon en bronze fait partie d’une commande de soixante pièces d’artillerie passée à Richelieu en 1624.
Fondu en 1636 au Havre, il est destiné à la marine dans le cadre d’un grand dessein du cardinal, ministre sous Louis XIII : doter le royaume de France d’une véritable puissance de combat sur les mers. La spécificité de son service est identifiée par une ancre sur la volée du tube.
Épée d’honneur offerte au commandant Marchand par le journal "La Patrie"
Cette épée d’inspiration égyptienne a été offerte au commandant Marchand par le journal “La Patrie”, lors d’une grande cérémonie patriotique en 1899. À son retour en France de mission à Fachoda (aujourd'hui “Kodok”, Soudan du Sud), il fait figure de héros national et bénéficie d’honneurs, dont cette épée de joailler.
Réalisée par le sculpteur Anatole Marquet de Vasselot, elle évoque le soutien apporté en métropole par certains milieux et organes de presse à la conquête coloniale. Elle reflète également les retombées en France de l’échec de la mission Congo-Nil et les tensions diplomatiques avec la Grande-Bretagne qui suivirent la rétrocession de l’affaire de Fachoda par le commandant Marchand au général Kitchener, le 11 décembre 1898.
"La gare de l'Est, 1917", de Maximilien Luce
Maximilien Luce, le peintre des gares en guerre, retranscrit une “atmosphère où la haine et la pitié, la vie magnifique et la sordide mort sont solennellement présentes”.
En 1917 le critique Louis Vauxcelles décrit l’œuvre de ce peintre en ces mots, ajoutant que “rien ne lui a échappé, pas un jeu de lumière, pas un rictus, pas une attitude de mère, d’épouse, d’enfant ou de soldat. Il a su se garder, en ces œuvres, du mélodrame autant que de l’épopée”.
Artiste patriote mais antimilitariste, Maximilien Luce ne peut bénéficier de missions officielles au front comme peintre. C’est donc à l’arrière, dans les gares dont il s’est fait une spécialité, qu’il saisit le regard de ce grand tirailleur sénégalais sur ses camarades blessés ou endormis. La gare, antichambre du front, dépouille de tout héroïsme, mais non de grandeur, les combattants éreintés.