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Marie-Antoinette Lix

En reconnaissance de son engagement pendant la guerre de 1870-1871, les Dames de Strasbourg et de Colmar offrent à Marie-Antoinette Lix une épée d’honneur, donnée en 1910, peu après sa mort, au musée de l’Armée.

Clémence Douadi

Marie-Antoinette Lix, nait à Colmar le 31 mai 1839. Elle reçoit une éducation militaire de son père, ancien grenadier à cheval dans l’armée de Napoléon Ier. Il lui enseigne l’équitation et le maniement des armes. Par la suite, il l’envoie à l’institution des Sœurs de la Divine Providence à Ribeauvillé (Haut-Rhin) afin qu’elle y reçoive un enseignement plus conventionnel. Elle obtient son diplôme d’institutrice et entre au service d’une famille polonaise à Szycz. L’insurrection polonaise contre la domination russe en 1863, est pour Marie-Antoinette la première occasion de mettre en pratique son savoir-faire militaire. Capturée par les Russes puis libérée, elle revient en France en 1866.

 

La guerre est déclarée contre la Prusse le 19 juillet 1870. À la suite de la défaite de Sedan le 2 septembre, Marie-Antoinette Lix souhaite prendre les armes pour défendre son pays. Elle se rend dans un premier temps chez le général de Failly pour intégrer les troupes régulières mais la loi s’y oppose. Elle intègre alors les francs-tireurs de Lamarche en qualité de lieutenant. Elle rejoint avec ses hommes le général Cambriels, chargé de constituer l’Armée de l’Est. Elle participe à la défense du département des Vosges et de la ville de Langres, et s’illustre lors de la bataille de Nompatelize (Vosges) le 6 octobre 1870. Toutefois, son engagement ne peut empêcher la défaites des troupes françaises.

En reconnaissance de son engagement pendant la guerre de 1870-1871, les Dames de Strasbourg et de Colmar offrent à Marie-Antoinette Lix une épée d’honneur, donnée en 1910, peu après sa mort, au musée de l’Armée.

Les épées d’honneur, symboles de reconnaissance et de remerciement pour des actions menées, sont des armes luxueuses et raffinées. Issues de commandes privées, elles ne correspondent pas aux usages des armes réglementaires. L’épée offerte à Marie Antoinette Lix en est un exemple. La monture en argent massif, finement travaillée, représente une femme couronnée, debout sur une forteresse portant les armoiries de Strasbourg. La branche principale, soignée, porte les initiales « A » et « L », le tout entouré de feuillages. La lame droite est évidée de chaque côté sur la moitié de la longueur. Sur un côté est inscrit « Les Alsaciens à leur Vaillante compatriote Mlle Antoinette Lix en Souvenir de la Guerre de 1870-1871 ». Sur l’autre côté est porté la mention « Pro deo et patria ». Le fourreau témoigne du même raffinement. En bois gainé de galuchat, il est muni de garnitures de vieil argent ciselé.


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L'accès au Musée s'effectue par le 129 rue de Grenelle (de 10h à 18h) ou par la place Vauban (uniquement de 14h à 18h). Bonne visite !

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