1670 – 2020 : les Invalides d’hier à aujourd’hui

Depuis 1670, année de sa fondation par Louis XIV, qui y voyait au soir de sa vie l’œuvre la plus utile de son règne, la vocation hospitalière et militaire initiale des Invalides s’est enrichie de maintes missions pour devenir aujourd’hui une véritable cité vivante et ouverte à tous.

1670 - 1777

En 1670, Louis XIV ordonne et finance la construction d’un hôtel pour les militaires malades, blessés et âgés. Le site choisi est situé près de Paris, dans la plaine de Grenelle, au bord de la Seine. De 1671 à 1675, le chantier est conduit par l’architecte Libéral Bruant, auteur d’un plan en quadrilatère, où les bâtiments s’ordonnent derrière une façade monumentale, donnant accès à une grande cour centrale. Au printemps 1676, Bruant est remplacé par Jules Hardouin-Mansart, chargé de l’édification des églises. Celle des soldats est achevée en 1679, mais il faut attendre 1706 pour que Louis XIV inaugure l’église royale du Dôme. Si les plans d’origine suggèrent une église avec un autel double, il existe bien aujourd’hui deux édifices différents : la cathédrale Saint-Louis des Invalides et l’église du Dôme. Dès sa fondation, l’Hôtel des Invalides est plus qu’un hôpital : il est également hospice, caserne, couvent et même, un temps, centre manufacturier produisant souliers, tapisseries et livres enluminés. En 1777, les collections du musée des Plans-Reliefs s’installent aux Invalides.

Vue perspective du réfectoire de l'Hôtel Royal des Invalides à Paris
© Paris - musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Pascal Segrette

1789 - 1861

La Révolution affecte considérablement la vie de l’Hôtel. Le 14 juillet 1789, le peuple en révolte y enlève des fusils et des canons, aussitôt utilisés pour prendre la Bastille. La suppression de l’institution, à l’image trop monarchique, est évitée de peu, tandis que l’église Saint-Louis, fermée au culte, reçoit les emblèmes pris à l’ennemi.

Albert Laprade (1883-1978), Tombeau de Lyautey

Sous le Consulat et l’Empire, l’Hôtel bénéficie de la protection de Napoléon, qui décide d’y transférer les cendres de Turenne puis le cœur de Vauban. Ce rôle de nécropole militaire est consacré en 1840, lorsque la monarchie de Juillet organise le retour des Cendres de l’Empereur : déposées sous le Dôme, celles-ci sont placées en 1861 dans le tombeau édifié sur les plans de l’architecte Visconti.

1870 - 1937

Après la guerre de 1870, l’activité hospitalière des Invalides décline au profit de la fonction patrimoniale, issue de l’installation du musée d’Artillerie en 1871, puis de la création du musée historique de l’Armée en 1896.

Les deux établissements fusionnent en 1905, donnant naissance au musée de l’Armée. De hautes autorités militaires s’implantent également dans l’édifice, tel le gouvernement militaire de Paris en 1897. Durant la Grande Guerre, l’Hôtel des Invalides connaît une grande effervescence patriotique, qu’illustrent l’exposition de trophées allemands dans la cour d’honneur, ainsi que les nombreuses cérémonies, dont celle, en 1915, du transfert des cendres de Rouget de Lisle – dans l’attente d’une inhumation, ajournée, au Panthéon. Le souvenir de la victoire de 1918 se prolonge pendant l’entre-deux-guerres, avec l’entrée des principaux chefs de la Grande Guerre dans le caveau des gouverneurs, à l’exception de la dépouille du maréchal Foch, déposée dans le tombeau réalisé par Paul Landowski dans l’une des chapelles du Dôme en 1937.

Graduel et Antiphonaire à l’usage de Saint-Louis, 1682

1940 - aujourd'hui

La défaite de 1940 entraîne l’occupation de l’édifice par les Allemands. Ceux-ci opèrent des prélèvements considérables dans les collections du musée de l’Armée; le 15 décembre 1940, ils transfèrent aussi les cendres de l’Aiglon, fils de Napoléon, dans le Dôme. Après 1945, la nécropole accueille des chefs militaires du second conflit mondial, notamment les maréchaux Leclerc et Juin, ainsi que, en 1961, le maréchal Lyautey, le plus célèbre des officiers coloniaux français. En 1970, le musée de l’Ordre de la Libération s’installe aux Invalides. De grandes campagnes de restauration du monument sont entreprises, telle la redorure du Dôme en 1989.

Entièrement rénové en 2010, le musée de l’Armée accueille désormais plus de 1,2 million de visiteurs par an, pendant que se déploie une intense activité cérémonielle en l’honneur de militaires morts en service, de victimes d’actes terroristes et de personnalités décédées. Cette diversité de fonctions s’inscrit dans la continuité de l’institution créée en 1670, à la fois une et multiple.

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L'accès au Musée s'effectue par le 129 rue de Grenelle (de 10h à 18h) ou par la place Vauban (uniquement de 14h à 18h). Bonne visite !

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