Marie de Roumanie

Née en Grande-Bretagne, la Reine Marie de Roumanie (1875-1938) est petite-fille de la Reine Victoria par son père et de l'empereur Alexandre II de Russie par sa mère. Son mariage avec le prince-héritier Ferdinand de Hohenzollern, fait d’elle la Reine consort de 1914 à 1927. Favorable à l’Entente, Marie joue un rôle politique actif, plaidant pour l’entrée en guerre de la Roumanie au côté des Alliés en août 1916.

Pendant la guerre, la Reine soutient la population civile comme les soldats se rendant sur le front et l’arrière-front à plusieurs reprises pour y visiter et soigner les blessés et les malades du typhus exanthématique qui ravage le pays. La presse internationale relève le courage et le dévouement de cette souveraine-infirmière qui, dès la guerre des Balkans, en 1913, s’était investie dans les soins aux victimes du choléra.

 

Sa figure est également héroïsée dans deux peintures de Stoica et qui représentent Marie de Roumanie dans les tranchées, en tenue d’infirmière, aux côtés des soldats, durant la bataille de Mărăști.

 

Données par le gouvernement roumain au musée de l’Armée à Paris,ces œuvres contribuent au prestige de la monarchie roumaine, dont la reine Marie est la figure tutélaire  - tout à la fois virilisée et assimilée à une nurse  ou mère-nourricière  - à la tête d’un pays martyrisé par la guerre et les épidémies : « Les Empires centraux me considéraient, à juste titre, comme l’âme de toutes les résistances. »

En janvier 1918, la reine Marie de Roumanie, alors auprès des réfugiés de Iassy, est élue membre correspondant de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France :
« La France désireuse de nous honorer dans ce moment de détresse, m’a élue membre correspondant de l’académie des beaux-arts. […] C’est pour la première fois depuis que Napoléon a fondé l’Institut qu’une femme est appelée à une pareille dignité ».
 

Lors de la conférence de la paix en 1919, la reine, ambassadrice et négociatrice respectée, est reçue par Clémenceau puis à L’Elysée, où elle reçoit les honneurs militaires, et enfin à l’Académie de France où elle est accueillie par le peintre François Flameng et le philosophe Henri Bergson. Elle incarne, aux yeux l’opinion publique, la résistance aux puissances centrales.

À l’occasion d’un second voyage, le 5 juillet 1920, la reine Marie de Roumanie parcourt l’Institution nationale des Invalides, où la souveraine « serra la main des grands blessés »  avant de visiter le musée de l’Armée et le tombeau de l’empereur Napoléon Ier.

 

Texte rédigé par Sylvie Le Ray-Burimi

Conservatrice en chef du patrimoine
Cheffe du département des Beaux-Arts et du Patrimoine du musée de l’Armée

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