
Couleuvrine à l’effigie de Frédéric de Montbéliard
Manifeste du maniérisme tardif du monde germanique, cette couleuvrine est l’une des bouches à feu les plus spectaculaires du musée de l’Armée. Il s’agit d’un canon d’ornement qui n’a aucune fonction guerrière. Véritable chef-d’œuvre de fonderie elle présente une richesse iconographique sans précédent au profit de son commanditaire, Frédéric Ier, duc de Wurtemberg et comte de Montbéliard (1557-1608).
À propos de l’œuvre

© musée de l'Armée (Dist. RMN-Grand Palais) photo Emilie Cambier
L’œuvre à la loupe
Cette couleuvrine est ornée sur son premier renfort de la figure en pied de Frédéric Ier, entourée des allégories des quatre éléments (eau, feu, terre, air) et de cinq vertus (la foi, l'espérance, la justice, la prudence et la force).

Sur le second renfort sont représentées ses armoiries. La volée de la couleuvrine est ornée d'un serpent en ronde-bosse, tandis que les anses et le cul-de-lampe prennent la forme d'un couple entrelacé.
La date de réalisation de cette couleuvrine d’ornement n’est pas connue mais, en raison de sa destination, il est très vraisemblable qu’elle soit liée à un événement majeur de la vie du duc. En 1596, il est admis dans l’Ordre de Saint Michel par le roi de France Henri IV, puis l’année suivante dans l’Ordre de la Jarretière par la reine Elisabeth Ire d’Angleterre. Toutefois, son intronisation dans cet Ordre n’intervient qu’en 1603. Mais au vu des gravures et des monnaies, qui représentent le duc en tenue d’apparat de l’Ordre de la Jarretière dès 1597, il est probable que ce soit à partir de cette année qu’il a fait réaliser cette couleuvrine, en vue d’une intronisation qu’il espérait alors prochaine.

Informations pratiques
Cartel
Datation : Fin XVIe, début XVIIe siècle
Longueur : 4,19 m
Poids : 2545 Kg
Auteur : Inconnu
N. Inventaire : 2012.0.467 ; N 510
Matériaux : Bronze
Historique : Pris à l’arsenal de Vienne en 1805, déposé aux Invalides en 1831
Lieu de création : Inconnu (Strasbourg ?)